Pour les recharges lentes et rapides des véhicules électriques, un type de prise s’est imposé un peu partout dans le monde : la prise type 2. Quelles sont ses caractéristiques ?
Combo CCS, prise domestique, type 1, type 2, type 3, type 4 ou CHAdeMO, supercharger. En matière de voitures électriques, plusieurs catégories de prises pour systèmes de recharge existent. Intéressons-nous à la prise Type 2 qui permet de recharger chez soi sur une wallbox ou une prise classique.
Quelle est l’histoire de la prise Type 2 ?
Pour pouvoir atteindre certaines puissances électriques minimums, il est vite apparu qu’il faudrait aller au-delà de la simple prise ordinaire 10A (2,3 kW) ou même prise standard à 16 ampères (3,7 kW). Les constructeurs et les équipementiers ont donc commencé à travailler chacun dans leur coin sur des prises permettant des charges plus rapides.
Au début de la nouvelle vague des véhicules électriques, les constructeurs ont tenté d’imposer différentes types de prise de recharge, chacun le sien ou presque. En Asie, le Type 1, ou prise Yazaki, faisait florès mais il est techniquement limité à 8 kW. En Europe, deux types de prises se sont longtemps affrontés : le type 3 et le type 2. Après des débats, l’Union Européenne a imposé la prise de type 2 comme standard à suivre pour les voitures électriques vendues sur le continent. La France a dû se résoudre à abandonner « son » type 3.
Depuis 2013, l’UE met donc en avant la prise T2 et si la date limite pour l’adopter est théoriquement en 2025, pratiquement tous les constructeurs de véhicules électriques à batterie y sont déjà passés. En revanche pour ce qui concerne les bornes de recharge, c’est loin d’être le cas.
Quelles sont les caractéristiques d’une prise de type 2 ?
Une prise de recharge d’un véhicule électrique doit être robuste. En effet, elle va être branchée et débranchée des milliers de fois dans sa vie, que ce soit une prise de borne publique, ou de borne particulière, à domicile. Elle doit également couvrir un large spectre d’utilisation pour éviter d’avoir à multiplier les câbles ou les adaptateurs pour brancher son VE. Surtout, pendant la recharge, elle doit pouvoir « communiquer » avec le véhicule pour une charge intelligente.
Celle que l’on devrait appeler théoriquement « chargeur Mennekes », du nom de la société allemande qui l’a inventé en 2009, s’est peu à peu imposée car elle coche toutes les cases des besoins. Tout d’abord, c’est une prise avec 7 broches mâles, avec une poignée intégrée. Elle est robuste, avec un câble épais mais restant souple, et elle n’est pas encombrante. On trouve généralement un chargeur avec ces prises dans chaque coffre des véhicules électriques.
Techniquement, la prise Mennekes peut adopter 3 configurations différentes, mais une seule est utilisée en Europe. Elle comporte alors 3 phases (L1, L2, L3), un neutre, une terre (PE) ainsi que deux contrôles, le Proximity Pilot (PP) et le Control Pilot (CP). Cette configuration, utilisant un courant monophasé ou triphasé, permet, via une prise de type2 d’obtenir plusieurs puissances de charges. Les deux « pilot » permette à la borne et le véhicule de discuter selon un protocole normalisé et ainsi optimiser la recharge électrique.
Quelles sont les charges admissibles avec une prise Type2 ?
Grâce à sa conception à 5 broches + 2 contrôles, la prise de type 2 est capable de gérer des puissances de charge allant de la recharge à la maison, à la recharge accélérée voire rapide sur le réseau de bornes publiques. Chaque phase peut théoriquement accepter jusqu’à 63 Ampères sous 500 volts.
Mais dans la pratique, cette prise Type 2 va recevoir du courant alternatif jusqu’à 63 ampères sous 230 volts. Ainsi, au maximum, la prise pourra délivrer 43 kW pour une recharge rapide. A la maison ou en copropriété, branchée sur une prise électrique simple, une seule phase est utilisée et la puissance dépend de la prise sur laquelle on branche l’adaptateur fourni par le constructeur. 2,3 kW ou 3,7 kW selon si on a du 10 ou du 16 A.
A la sortie d’une wallbox à courant électrique monophasé que l’on trouve généralement à la maison ou dans un immeuble collectif, la prise délivrera 7,4 kW via 230 V et 32 A. Si vous passez à la wallbox à courant triphasé, ou sur une borne publique accélérée, ce sont 11 kW disponible sous 3×16 A, ou bien 22 kW avec trois phases sous une intensité du courant de 32 ampères. Ces bornes se trouvent souvent sur les parkings de concession auto, les centres commerciaux, la voirie publique ou même dans des stations-service d’autoroutes. Vu les puissances déjà disponibles, ces bornes doivent être installées par des électriciens professionnels ou installateurs agréés pour une utilisation en toute sécurité.
Prise domestique | Wallbox | Prise accélérée | Borne rapide | Rapide 100 kW | |
Puissance électrique | 2,3 ou 3,7 kW | 7,3 kW | 11 kW | 50 kW | 100 kW |
Courant | Alternatif / AC | Alternatif / AC | Alternatif / AC | Continu / DC | Continu / DC |
Phases | Monophasé | Monophasé | Triphasé | Monophasé | Biphasé |
Ampérage | 10 ou 16 A | 32 A | 3 x 16 A | 125 A | 2 x 125 A |
Voltage | 230 V | 230 V | 230 V | 400 V | 400 V |
Les voitures électriques compatibles type 2
Difficile de faire une liste exhaustive des véhicules électriques compatibles avec la prise 2. Tous les modèles récents vendus en Europe le sont, et même certains vendus uniquement en Asie ou aux Etats-Unis le sont également. Les véhicules hybrides rechargeables disposent également de socket type 2 pour se brancher. Les prises femelles sont escamotées par une trappe dont les emplacements varient selon les modèles : à l’avant sur le capot, ou sur le côté avant ou arrière.
Les modèles électriques les plus courants compatibles prise type 2 :
- Renault Zoe
- Peugeot e-208
- Opel Corsa-e
- Nissan Leaf
- BMW i3
- VW e-Up ! et future ID.3, ID.4
- Tesla Model S, Model X, Model 3 et Model Y
- Jaguar i-Pace
- Smart ForTwo ED, ForFour ED
Avec une prise type 2, on peut déjà de faire des charges lentes et accélérées jusqu’à 22 kW sur une borne triphasée. Cependant, le temps de recharge peut être long si on a besoin de récupérer plus de 20 kWh de batterie. Ainsi, la plupart des voitures citées ci-avant sont équipées d’une prise appelée Combo 2, ou Combo CCS 2 – pour Combined Charging System Type 2 pour réduire ce temps de charge.
Cette prise reprend la prise Type 2 à laquelle est ajoutée une partie basse supplémentaire pour deux connecteurs à courant continu. Cela permet des modes de recharge jusqu’à 350 kW. En 30 à 45 minutes, voilà la batterie du véhicule rechargée à 80 % de sa capacité. La Nissan Leaf, elle, a fait le choix de la norme japonaise CHAdeMO, limitée pour l’instant à 50 kVA.
Crédits images : Mennekes, Renault & Tesla