Si un véhicule électrique peut, de prime abord, sembler plus complexe qu’un véhicule conventionnel, en fait, son entretien est plus aisé. Vidange, plaquettes de frein, pneumatiques, courroie de distribution, on vous dit tout.
Quelles sont les différences entre un véhicule électrique et un véhicule à combustion ?
Un véhicule électrique est techniquement différent d’un véhicule thermique sur tout ce que l’on appelle « la chaîne de traction ». Cela comprend le moteur, mais également toute la transmission de la puissance jusqu’aux roues motrices, ainsi que la réserve de « carburant », ici, la batterie.
Dans un véhicule conventionnel ce sont plusieurs centaines de pièces qui s’imbriquent les unes aux autres avec les frottements, les pertes de rendement et les pannes qui vont avec. Tout cela demande un entretien minutieux si on souhaite que sa voiture dure plus de 200 000 km. Courroie de distribution, courroie d’équipements, boîte à vitesses, soupapes, bougies, pistons et même les rotules ou les cardans, autant de vérifications qu’il faut faire tous les 20 à 30 000 km.
Sans compter tous les fluides et les filtres qu’il faut régulièrement remplacer, ni même la batterie qui vous lâche le matin où vous êtes pressé. Et il y a tout ce qui ne se voit pas comme les équipements de dépollution, la pompe à carburant, le démarreur, etc. Autant de pièces qu’il faut régulièrement vérifier sous peine de panne qui peut aller jusqu’à une destruction partielle ou totale du moteur et des frais de plusieurs milliers d’euros à la clé.
Avec une motorisation électrique, la plupart du temps cela se résume au moteur relié aux roues motrices par l’entremise d’un réducteur. Beaucoup moins de pièces en jeu, donc autant d’entretien en moins. Pas de courroie, ni de bougie, de soupape et tout ce qui peut être un grain de sable dans le bon fonctionnement de la voiture. Un modèle électrique n’a pas non plus de catalyseur, de filtre à particules ou autre « vanne EGR ». Enfin, un moteur électrique ne demande aucun entretien et est conçu pour durer l’équivalent de plusieurs centaines de milliers kilomètres.
Quel est l’entretien commun entre les deux types de motorisations ?
Thermiques comme électriques ont évidemment besoin qu’on regarde régulièrement les trains roulants. État des pneumatiques, des plaquettes de frein, des disques ou des tambours, mais également les rotules et évidemment les suspensions. En résumé tout ce qui n’a pas attrait à la chaîne de transmission.
On pourra ajouter à cette liste le « petit entretien » comme le niveau de lave-glace, les balais d’essuie-glace ou les vérifications du liquide de direction assistée, de liquide de frein ou de liquide de refroidissement. Tous ces points de contrôle sont très aisés et peuvent être réalisés par tout un chacun sans outillage spécifique.
Autant en essence et diesel, les voitures deviennent compliquées à entretenir par soi-même, autant rouler en voiture électrique soulage l’esprit de tout plein d’entretiens. Des véhicules plus respectueux du portefeuille en quelque sorte.
Quel est l’entretien spécifique d’une voiture électrique ?
Une auto électrique a tout de même quelques spécificités d’entretien qu’il faut connaître. Pour avancer, le véhicule a besoin d’être très régulièrement rechargé. Pour cela, il faut s’assurer que le chargeur intégré à la voiture est en état de fonctionnement. Souvent placés à l’avant de la voiture, la trappe et les prises de recharge qui sont derrière peuvent prendre des chocs. Cette trappe doit rester également propre et demande un petit époussetage régulier. Le câble de recharge ne doit pas présenter de défaut d’isolation et les prises doivent être en bon état.
A l’autre bout du câble électrique, se trouve une prise domestique (charge lente), une wallbox (charge accélérée) ou une borne de charge rapide. Si vous ne chargez jamais au domicile, ce n’est pas à vous de réaliser l’entretien évidemment. En revanche si vous chargez chez vous, il faut entretenir également ces équipements. Oh rassurez-vous ! L’entretien consiste généralement à s’assurer de la bonne ventilation de la wallbox, mais, aussi de son bon état général. A la moindre suspicion (plastique cassé ou qui a visiblement trop chauffé), on ne transige pas, on appelle un électricien ;)
Comment s’entretient une batterie Lithium ion ?
Une batterie li-on demande un usage et une surveillance un peu particuliers. En premier lieu, il faut savoir qu’on évite généralement de recharger une batterie de faible capacité à une trop grande puissance sous peine d’un vieillissement prématuré et une perte de kilomètres d’autonomie. On prend généralement comme limite deux fois la capacité. Ainsi, une batterie de 20 kWh peut se recharger sans problème jusqu’à des tensions électriques de 40 kW. Plus la batterie a une forte capacité et plus elle acceptera des charges de forte puissance.
La batterie en elle-même ne demande pas d’entretien. Elle est scellée et ne peut être manipulée que par des garagistes formés pour cela. Mais, on peut vérifier soi-même régulièrement l’autonomie du véhicule, de la même manière que l’on surveille la consommation moyenne d’un véhicule fonctionnant au carburant fossile. Une autonomie préservée est le signe d’une batterie en « bonne santé ». Régulièrement – une fois par an la plupart du temps – il faut demander un diagnostic complet de cet organe à son garagiste.
Combien ça coûte l’entretien d’un véhicule zéro émission ?
Question épineuse. En effet, l’entretien courant des « consommables » va revenir peu ou prou au même entre les deux types de motorisations. Néanmoins, une voiture tout électrique possède une régénération électrique au freinage qui fait que l’on use moins les freins, allongeant d’autant leur durée de vie. Elles sont aussi souvent équipées de « pneumatiques verts » ou « bas frottements » qui s’usent moins vite et permettent d’avoir plus d’autonomie.
Par contre, la plus grande simplicité de la motorisation, l’absence de certains fluides et filtres, etc. font que les révisions coûtent moins cher. Généralement, on compte de 10 à 20 % en moins sur le coût de l’entretien électrique vs. thermique. Sur certains modèles électriques haut de gamme comme Tesla, Mercedes, ou Audi, l’entretien peut revenir au même qu’un modèle thermique équivalent. Sur des citadines, la différence est plus notable.
Ainsi, on voit qu’un véhicule propulsé par la fée électricité demande moins d’entretien et coûte moins cher à l’usage qu’une voiture classique. Sur son cycle de vie, une auto électrique compense un prix d’achat plus important – malgré le bonus écologique – par un coût de possession moindre. Rouler électrique ne relève plus uniquement d’une conscience écologique mais également d’un calcul économique.
Crédit illustration : Schneider Electric (photo 3)